A much anticipated and timely encyclical. How to implement it ?

vendredi 4 juin 2010

Réunion Bilderberg



Bonjour François,
 
Ces trois prochains jours, 4, 5 et 6 juin, se tiendra la réunion annuelle du groupe de Bilderberg (ce groupe informel occidental au dessus des gouvernements et qui détermine la "politique mondiale" jusqu'à sa prochaine réunion). Cette année c'est en Espagne, à Sitgès (Catalogne non loin de Barcelone, c'est une station touristique très sophistiquée). Chaque année la ville, ou l'endroit choisi par les Bilderberg, a toujours une signification "politique", celle de leur "politique" à eux, politique induite par tous ces dirigeants présents.
 
Ci-dessous ce lien du blog Médiapart (qui est un blog, en principe, payant, mais dont la réputation d'honnêteté est réelle)
On y trouve beaucoup d'autres liens concernant Bilderberg. Il appert, effectivement, que ce serait en France que l'information circulerait le moins bien. Ça m'a été dit et confirmé par des sources très différentes. La France devient l'un des pays où l'information, souvent retenue, circule le moins bien. 
 
http://www.mediapart.fr/club/blog/scientia/310510/trilaterale-bilderberg-pourquoi-il-faut-en-parler

www.pavie.ch

Trilatérale, Bilderberg... pourquoi il faut en parler

31 Mai 2010 Par Scientia

Les chercheurs doivent-ils se poser des questions à propos des activités de la Commission Trilatérale, du Cercle de Bilderberg et d'autres rassemblements de personnes influentes, think tanks, réseaux et cercles divers... ? Nous pensons que tel est le cas, et que la communauté scientifique est effectivement concernée à plusieurs titres.

Notre article de ce jour « Bilderberg 2010, à Sitges du 3 au 6 juin » sur notre blog La Science au XXI Siècle constate notamment :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/1970/01/01/bilderberg-2010-a-sitges-du-3-au-6-juin.html

Le 31 mai, un « silence exemplaire » règne toujours dans les grands médias français autour de la réunion du cercle de Bilderberg qui doit avoir lieu cette semaine à Sitges (Catalogne). Pourtant, la situation n'est pas pareille dans tous les pays, à commencer par l'Espagne. (...) Dans l'ensemble, on constate qu'un certain nombre d'informations ont circulé en Espagne permettant aux citoyens de connaître l'existence du cercle de Bilderberg. Il en est de même en Roumaine, pays très durement touché par des mesures « d'austérité ». (...) En revanche, à l'instar de leurs homologues français, les « principaux » médias des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie restent pour l'essentiel silencieux à propos de la conférence de Bilderberg de cette semaine. Quels en sont les enjeux ?

D'après les déclarations du 28 mai de Daniel Estulin pour The Corbett Report :

http://www.corbettreport.com/articles/20100528_bilderberg...

http://www.corbettreport.com/mp3/2010-05-28%20Daniel%20Es...

la réunion du groupe Bilderberg à Sitges examinera : l'avenir de l'euro et la question de sa survie ; la situation en Europe et l'actuelle stratégie européenne de « sortie de crise » ; la question de la « gouvernance économique » mondiale ; la situation de la Grèce le bilan à en tirer ; l'agenda pratique pour l'OTAN en Afghanistan ; les rapports actuels entre l'Iran et la Russie, et les points faibles de leur alliance ; le bilan et les conséquences de la « guerre contre le terrorisme » ; l'influence exercée par les affaires « domestiques » des Etats-Unis sur la politique étrangère de cette puissance ; les perspectives de l'économie japonaise ; l'avenir du dollar et les « scénarios alternatifs ».

L'importance stratégique des affaires qui seront débattues à Sitges en dehors de tout cadre institutionnel ni contrôle citoyen, à huis clos dans un cercle restreint comprenant des « décideurs » publics et privés au plus haut niveau mondial, paraît donc évidente.

(...)

(fin de l'extrait)

Des thématiques telles que l'avenir de l'euro, la stratégie de l'Union Européenne, la « gouvernance économique », les « politiques d'austérité » en cascade... concernent très directement l'avenir de la recherche dans un pays comme la France en pleine période de démantèlement des services publics. Il en est de même de la politique internationale, dans un contexte où la recherche française est poussée vers des structures de plus en plus supranationales avec un nivellement par les bas progressif du statut et des conditions d'emploi des chercheurs.

Le même article rappelle l'intervention de Herman Van Rompuy à l'occasion de sa désignation à la présidence du Conseil Européen, mettant l'accent sur la « première année de gouvernance mondiale » qu'était pout lui l'année 2009 :

http://www.europa-eu-un.org/articles/fr/article_9245_fr.htm

Intervention of H.E. Mr. Herman Van Rompuy, New President of EU Council

Sommaire: 19 November 2009, Brussels - Intervention of H.E. Mr. Herman Van Rompuy following his appointment as President of the Council of the European Union

(...)

We are living through exceptionally difficult times: the financial crisis and its dramatic impact on employment and budgets, the climate crisis which threatens our very survival. A period of anxiety, uncertainty and lack of confidence. Yet these problems can be overcome by common efforts in and between our countries. 2009 is also the first year of global governance, with the establishment of the G20 in the middle of the financial crisis. The climate conference in Copenhagen is another step towards the global management of our planet. Our mission is one of hope, supported by acts and action.

(...)

(fin de l'extrait, © Union européenne, 1995-2010)

 

Des « théories du complot » ?

Ainsi donc, la notion de « gouvernance mondiale » a été officiellement utilisée en novembre dernier par l'actuel président du Conseil Européen. C'est une réalité objective.

On est très loin des caricatures sur les « théories du complot » brandies deux mois plus tôt dans une interview de Pierre-André Taguieff publiée par le Nouvel Observateur :

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20090715.OBS4283/des_illuminati...

A noter également que la Commission Trilatérale dispose d'un site officiel public :

http://www.trilateral.org

qui n'est pas une fabrication des « complotistes » de la littérature de Taguieff. On trouve, sur le site de la Trilatérale, une partie du matériel de sa réunion européenne annuelle tenue à Paris, à l'Hôtel Westin, en novembre 2008 :

http://www.trilateral.org/EURGp/REGMTGS/08paris.htm

http://www.trilateral.org/EURGp/regmtgs/pdf_folder/paris08/paris08booklet.pdf

Qui a informé les citoyens en temps utile de cette réunion ? Pourtant, la Commission Trilatérale annonce publiquement ses réunions avec des mois d'avance :

http://www.trilateral.org/recent.htm

Voir également l'article de Ronald Quinlan intitulé « No crisis for Cowen as he keeps the economic big-wigs waiting », diffusé par Independent.ie :

http://www.independent.ie/national-news/no-crisis-for-cow...

ainsi que notre article :

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (III)

Or, une « gouvernance économique mondiale » aurait inévitablement des conséquences très directes sur le fonctionnement et la nature même des institutions scientifiques françaises. La « bonne gestion » et la « rigueur » étant utilisées pour exiger des Etats la liquidation de leurs services publics et des acquis sociaux de l'après-guerre.

C'est déjà le cas au niveau des recommandations de l'OCDE, de l'application des accords de l'Organisation Mondiale du Commerce ou de la « gouvernance européenne » qui s'est progressivement mise en place depuis les années 1980. Par le biais de la « gouvernance économique », on cherche à contraindre les Etats souverains à opérer leur propre démantèlement, à démolir et privatiser leurs services publics (dont la recherche publique et des organismes comme le CNRS font partie), à supprimer progressivement les acquis sociaux de l'après-guerre...

Le 21 mai, Herman Van Rompuy a déclaré dans une conférence de presse à la fin d'une réunion au sein de l'Union Européenne intitulée en anglais « first meeting of the Task force on economic governance » :

http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/press...

http://vloghvr.consilium.europa.eu/?p=1437

We discussed sanctions, and I could say that one of the conclusions of our debate is that it is very clear, that was a broad consensus, on the principle of having sanctions : financial sanctions and non-financial sanctions. So, I was really not suprised, but I was pleased that everyone is ready to go ahead with the strong Stability and Growth Pact and that we need to implement this, and if we need sanctions, we will provide new sanctions, more than it is now provided in the Stability and Growth Pact (...)

(fin de citation)

Voir, pour plus de détails sur les différentes déclarations de responsables présents à cette réunion :

http://uk.finance.yahoo.com/news/highlights-of-european-u...

 

Des pressions en réseau sur les Etats souverains

La casse sociale et le démantèlement des services publics comme la recherche et l'enseignement supérieur seront donc imposés sous la menace de sanctions contre les Etats. A noter la satisfaction exprimée par Christine Lagarde, participante à la conférence de Bilderberg de 2009 :

http://publicintelligence.net/official-list-of-participan...

Sur cette liste officielle de participants à la réunion du groupe de Bilderberg de mai 2009 à Athènes, on trouve également, entre autres, le directeur général de l'Organisation Mondiale de Commerce Pascal Lamy et le président de la Banque Mondiale, Robert B. Zoellick.

Un autre participant à la conférence de Bilderberg à Athènes fut le directeur du think tank Bruegel Jean Pisani-Ferry, ancien conseiller économique de Dominique Strauss-Kahn et de Christain Sautter au au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie et membre du conseil d'administration du think tank Notre Europe fondé par Jacques Delors en 1996.

Ancien président, et fondateur, de Bruegel, l'ex-commissaire européen Mario Monti, était également présent à la réunion de Bilderberg de 2009. Monti, qui participe très souvent aux conférences de Bilderberg, est devenu en mai 2010 président européen de la Commission Trilatérale d'après la dernière liste officielle des membres de cette Commission :

http://www.mediapart.fr/files/TrilateraleMembresMai2010.doc

Un « Senior Fellow » de Bruegel, l'ancien conseiller de la présidence de la Commission Européenne André Sapir, a été l'un des auteurs du « rapport Aghion » remis à Valérie Pécresse fin janvier et qui ignore l'existence même du CNRS au bénéfice de l'ANR et du Conseil de Recherche Européen.

En novembre 2009, la nomination de Herman Van Rompuy à la présidence du Conseil Européen avait déclenché quelques vagues à cause de ses relations avec le groupe de Bilderberg :

http://www.rtbf.be/info/economie/m-van-rompuy-se-devoile-...

http://www.tijd.be/nieuws/binnenland/Van_Rompuy_steekt_ne...

http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF...

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/eu/65828...

http://www.rtbf.be/info/economie/van-rompuy-na-pas-plaide...

http://www.brusselsjournal.com/node/4175

A cette occasion, Van Rompuy n'avait pas démenti avoir plaidé pour un « financement structurel au niveau européen » à un dîner du cercle de Bilderberg le jeudi 12 novembre 2009.

De même, d'après une dépêche Reuters en anglais du 17 mai :

 http://www.reuters.com/article/idUSTRE64G12W20100517

les membres de la Commission Trilatérale réunis à Dublin du 7 au 9 mai ont jugé nécessaire une union économique beaucoup plus étroite entre les pays de l'Union Européenne. Le 9 mai au soir, coïncidant avec la fin de cette réunion, le « plan euro » était annoncé au public.

Penser que la recherche et l'enseignement supérieur français ont la moindre chance de sortir indemnes de cette « union économique » européenne si on la laisse mettre en place, serait parfaitement illusoire.

 

Une stratégie de marginalisation des scientifiques et de la recherche indépendante

A l'examen de la composition de la « commission Aghion », chargée pourtant d'élaborer un rapport sur les perspectives d'avenir de la recherche et de l'enseignement supérieur français, nous avions déjà souligné l'exclusion de la communauté scientifique à l'exception d'économistes,  « politiques » et  « gestionnaires ». On retrouve pour l'essentiel la même situation dans la compostion d'instances comme la Commission Trilatérale, le cercle de Bilderberg et les différents think tanks.

C'est ainsi, par exemple, que le nouveau président européen de la Commission Trilatérale, Mario Monti, est le président d'une université privée, l'Università Commerciale Luigi Bocconi :

http://www.unibocconi.it/wps/wcm/connect/SitoPubblico_IT/...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Université_Bocconi

Sur l'activité de recherche de Monti, on peut lire dans Wikipédia :

http://it.wikipedia.org/wiki/Mario_Monti

Uno dei risultati più importanti della sua attività di ricerca è il modello di Klein-Monti che descrive il comportamento di una banca in regime di monopolio

(fin de citation)

Le coût de la scolarité à l'Université Bocconi varie entre 4.000 et presque 10.000 euros par an. Le coût de la vie pour un étudiant est estimé entre 350 et 700 euros par mois. Voir, par exemple :

http://www.astarfuture.co.uk/where_can_you_go/italy/bocco...

Mario Monti est aussi membre d'un groupe de réflexion de l'Union Européenne sur l'avenir de l'Europe (Horizon 2020-2030) :

http://www.reflectiongroup.eu

http://www.reflectiongroup.eu/members/

La composition de ce groupe de réflexion annonce clairement la continuité de la même stratégie qui a conduit à la crise actuelle. Mais précisément, quelle a été l'essence de cette politique ?

Depuis les années 1980, les cercles de « décideurs » des pays occidentaux fonctionnent systématiquement à base de « grands consensus transversaux » autour d'une « politique unique » appliquée par « droites » et « gauches », et tant pis pour les « alternances » de façade.

Ce fut le cas de la théorie fumeuse, et aux conséquences néfastes, de la « division internationale du travail » destinée à justifier les exportations massives de capitaux qui ont accompagné la privatisation du secteur public et la marchandisation des « services ». Une telle collection d'absurdités, que l'histoire a infirmées au détriment des populations des pays  jadis « riches », ne semble s'être heurtée en temps utile à aucune critique de la part des « spécialistes » influents. Où était passée l'indépendance de la recherche et des « expertises » ?

Malgré son bilan destructeur, tel est le mode de fonctionnement qui plaît aux actuels détenteurs du pouvoir économique et politique, et le seul qu'ils tolèrent. Pas seulement dans le domaine économique, mais plus globalement dans toute activité susceptible de comporter des enjeux financiers ou de société.

 

Voir aussi nos articles :

 OCDE, Europe, France, "dette publique", emploi, retraites...

CNRS et piège européen (I)

CNRS et piège européen (II)

CNRS, universités, LRU et "managérisation" (VII)

Privatisation de la recherche et "Grand Emprunt" (I)

Trilatérale 2010, à Dublin début mai

Bilderberg 2010, en Catalogne début juin

Bilderberg 2010, à Sitges du 3 au 6 juin

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (I)

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (II)

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (III)

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (IV)

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (V)

Bilderberg, la Trilatérale... et le monde (VI)

M. Monti, président européen de la Trilatérale

Grèce : la faillite planifiée des Etats souverains

Monti, Grèce, Barroso, "réfractaires", "nationalistes"... (I)

Monti, Grèce, Barroso, "réfractaires", "nationalistes"... (II)

Disparition accélérée des fonctionnaires et mort programmée de l'Etat français

La Commission Trilatérale et les services publics français (I)

La Commission Trilatérale et les services publics français (II)

Services publics et adversaires innommables (I)

Services publics et adversaires innommables (II)

Groupe de Bilderberg et silence des médias français

Bilderberg, Trilatérale et transversalité de « gauche »

Bilderberg 2009 : une rencontre des "élites" ?

CNRS, Bilderberg, Trilatérale... et faillite de l'idéologie « gestionnaire » (I)

Sarkozy, G8, Bilderberg, "sortie de crise" rapide et casse sociale

La loi sur les fonctionnaires, définitivement adoptée (II)

Rapport Aghion et recherche prolétarisée

Rapport Aghion, "destruction créatrice", CNRS et universités

Universités françaises et OPA patronale (I)

Universités françaises et OPA patronale (II)

Universités françaises et OPA patronale (III)

Universités françaises et OPA patronale (IV)

Universités françaises et OPA patronale (V)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (I)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (II)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (III)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (IV)

Jules Ferry, CNRS, universités et colonialisme (V)

Délocalisations, recherche scientifique et propagande politique

Recherche scientifique et technologique : où est la « guerre économique » ?

La Chine et la débâcle de la "division internationale du travail"

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (I)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (II)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (III)

CNRS, délocalisation de la recherche et débâcle européenne (IV)

Elections régionales, Europe et services publics

Elections régionales, crise, abstention record et système politique

Elections régionales, "gauche solidaire" et avenir

 

Indépendance des Chercheurs

indep_chercheurs@yahoo.fr

http://science21.blogs.courrierinternational.com

http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia

Groupes de discussion :

http://groups.yahoo.com/group/problemes_des_scientifiques

http://groups.yahoo.com/group/combatconnaissance




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